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Accouchement Non Assisté : rester discrets pour être libres

Accoucher dans une structure hospitalière est devenue la norme dans la plupart des pays de ce monde et, bien souvent, accoucher à domicile, qui plus est sans assistance médicale, est considéré comme un acte potentiellement risqué pouvant mettre en danger la vie du bébé et de la femme parturiente. Les dangers encourus par la mère et le bébé sont réels et, même dans les structures hospitalières les plus médicalisées, il existe encore de nos jours des bébés et des femmes qui décèdent en couches. J’en ai moi-même été témoin. Le jour où je suis arrivée dans la clinique, après la naissance dans la voiture de mon premier bébé, j’ai appris qu’une femme était décédée suite à l’injection de la péridurale. Il se trouve qu’elle faisait partie des très peu de personnes allergiques à la péridurale. Le personnel médical a fait tout ce qui était en son pouvoir pour essayer de la sauver, mais la femme est décédée ainsi que le bébé en seulement trente minutes après l’injection. Elle avait trente-deux ans et c’était son premier bébé…

Dans l’inconscient collectif, accoucher à l’hôpital est rassurant et raisonnable. Par contre, accoucher à domicile sans assistance médicale est angoissant et déraisonnable. C’est pourquoi, lorsqu’on fait le choix d’accoucher chez soi sans assistance médicale, il est préférable de rester discrets pour éviter d’affoler inutilement l’entourage.

Après la naissance de notre premier bébé, nous nous sommes jurés à nous-mêmes que, à l’avenir, nous allions offrir à nos bébés une naissance sans violence, dans un contexte paisible et chaleureux. Cependant, nous nous sommes bien entendu retrouvés confrontés à des personnes qui n’étaient pas en mesure de comprendre réellement le bien-fondé de ce choix. Lorsque j’étais enceinte de mon deuxième bébé, nous vivions à Maroua, dans l’Extrême-Nord du Cameroun. Là-bas, les femmes accouchent chez elles ou bien dans des dispensaires rudimentaires et peu équipés. Ainsi, lorsque nous avons parlé autour de nous d’organiser la naissance à notre domicile, cela n’a soulevé aucune résistance de la part de notre entourage. On nous a même présenté un accoucheur traditionnel qui accompagnait les femmes accouchant à domicile depuis une vingtaine d’années. Par ailleurs, une amie a accepté de venir à la maison le jour de l’accouchement, notamment pour servir d’interprète, car l’accoucheur ne parlait pas français, mais seulement le foulfouldé, langue que nous ne comprenions pas.

Lorsque j’étais enceinte de mon troisième bébé, nous vivions en France et nous nous étions installés en Maine et Loire en fin de grossesse. Nous avions rencontré quelques amis qui avaient eux-mêmes accueilli leurs propres enfants à la maison. Avec ces amis, nous pouvions parler librement de notre projet. Par contre, avec le reste de notre entourage, nous préférions éviter le sujet tout simplement. Ma belle-mère, très angoissée par nature et très dépendante du système médical, m’avait demandé comment j’allais faire. Je lui avais répondu : « Ne t’inquiète pas, de toutes les façons, je me suis inscrite à l’hôpital » … et c’était vrai !! Pour mes quatre enfants nés en Maine-et-Loire (du troisième au sixième), je me suis toujours inscrite à l’hôpital, afin que, en cas de problème (décès de la mère et/ou du bébé notamment), le père puisse dire : « Nous avions l’intention d’aller à l’hôpital, mais étant donné la distance (quarante kilomètres), nous n’avons pas eu le temps. D’ailleurs, notre premier bébé est né dans la voiture. »

Pour nos enfants suivants, ce fut la même chose. Je parlais facilement de mes accouchements, avant ou après leur déroulement, avec mes amis proches capables de me comprendre. Par contre, avec le reste de mon entourage, mes voisins et voisines ou les parents des enfants de l’école par exemple, je préférais ne pas aborder le sujet. Je n’avais rien à prouver à qui que ce soit. C’était mon chemin, mon choix, et j’avais bien conscience que la plupart des personnes n’étaient pas en mesure d’en comprendre le bien-fondé. Je les laissais donc imaginer que j’avais accouché à l’hôpital, comme il se doit et comme tout le monde.

Lorsque j’étais enceinte de mon sixième bébé, je me suis retrouvée avec le pressentiment que ce bébé pourrait mourir le jour de l’accouchement. De ce fait, nous avons préféré ne pas annoncer cette grossesse à nos familles d’origine (nos parents, frères et sœurs, cousins, oncles et tantes). Les membres de nos familles demeurant à plusieurs centaines de kilomètres de notre domicile, il nous a suffi de donner la consigne à nos enfants de ne pas aborder le sujet lors des entretiens téléphoniques qu’ils avaient occasionnellement (par téléphone fixe avec fil à cette époque, les appels étant coûteux, ils étaient peu fréquents). Finalement, l’accouchement s’est très bien passé, et l’enfant, aujourd’hui âgé de plus de vingt ans, est en pleine forme et en parfaite santé. Nous avons donc annoncé la naissance après coup. La nouvelle a été très bien accueillie, notamment dans ma famille, endeuillée par deux décès successifs récents.

Lorsque j’étais enceinte de mon septième bébé, nous vivions en camping dans la nature en Nouvelle-Calédonie. Un jour, des assistantes sociales sont venues s’entretenir avec moi. Elles m’ont invitée à me rendre dans telle structure médicale le jour de l’accouchement. Je me suis montrée intéressée et ouverte à leur proposition, même si je savais très bien que je resterai « chez moi » (donc sous la tente!!!) le jour de la naissance. Effectivement, le bébé est né sous tente, alors que nous venions d’arriver dans un nouveau lieu de campement, accessible par une route en terre et situé à plus de dix kilomètres du premier village.

Lorsque j’étais enceinte de mon huitième bébé, nous étions en Australie. En fin de grossesse, nous louions un mobile home dans un parc de caravanes, pour passer l’hiver « au chaud ». Nos enfants, scolarisés là-bas, et déjà devenu bilingues, avaient reçu la consigne de ne dire à personne que le bébé allait naître sur place, au risque de voir la famille expulsée du lieu. Un jour, les gérants ont demandé à Christophe si le bébé allait naître à l’hôpital Saint-Jean, que nous ne connaissions même pas de nom. Christophe a alors répondu du tac au tac :  « Yes, of course » (oui bien sûr), ce qui fut très rassurant pour eux. De fait, l’enfant est né dans le mobile homme, dans lequel je suis restée cachée pendant quelques jours avec mon nouveau-né. Lorsque je suis réapparue au grand jour, c’était comme si j’étais déjà rentrée de l’hôpital. Les gérants n’ont jamais imaginé qu’en fait, ce bébé était né sur place dans leur parc de caravanes…

Lorsque j’étais enceinte de mon neuvième bébé, nous avions décidé de louer un appartement dans un complexe hôtelier de la ville de Santa Cruz en Bolivie, en vue de filmer la naissance. Ne sachant le moment exact où allait se présenter l’enfant, nous y sommes restés pendant trois semaines. Une fois de plus, nous avons demandé à nos nombreux enfants, qui commençaient à parler espagnol, et seraient bientôt trilingues, de ne dire à personne que l’enfant allait naître dans l’appartement de l’hôtel. Tout le monde a su garder le silence. Par ailleurs, ayant reçu la demande de quitter les lieux avant midi le jour-même où l’accouchement s’est enfin déclenché, étant donné que le bébé était sur le point d’arriver, nous avons écrit une note mensongère remise à la réception. Cette note expliquait que l’enfant était né le matin (sous-entendu à l’hôpital) et demandait la permission pour cette raison de prolonger notre séjour jusqu’à l’après-midi.

En conclusion, la discrétion et le silence ont été une grande aide pour éviter de paniquer notre entourage et garder ainsi notre précieuse énergie pour l’essentiel, à savoir mener à bien par nous-mêmes la naissance de notre bébé. Je pense que la plupart des personnes autour de moi imaginaient que j’allais accoucher ou que j’avais accouché à l’hôpital, et c’était très bien ainsi. Lorsque les accouchements se sont déroulés chez nous, nous n’avions dans l’absolu de compte à rendre à personne, et nous étions en droit de faire comme il nous plaisait.

Par contre, lorsque nous nous sommes retrouvés dans des structures que nous louions (parc de caravanes, hôtel), nous avions conscience que nous encourions le risque que les gérants avertissent l’hôpital, appellent l’ambulance ou nous expulsent de leur lieu. Le risque était beaucoup plus grand pour nous, et nous l’avions bien exposé à nos plus grands enfants, afin de les inviter eux aussi à se taire. Dans ces deux derniers cas nous avons dû avoir recours au mensonge, qui nous a permis de préserver notre tranquillité le jour de la naissance de notre bébé…


Cet article a été écrit par Claire Loiseleur qui est co-auteure du livre:

L'accouchement Naturel Autonome Vécu En Couple

L’ACCOUCHEMENT NATUREL AUTONOME VÉCU EN COUPLE

Notre chemin pour accueillir onze enfants dans la Paix, la Respect et l’Amour


Jaune Livre Accouchement

« Offrir à mon bébé une naissance avec tout le Respect et l’Amour qu’il mérite…

et construire ainsi dans son subconscient

une empreinte positive de confiance en soi et en la vie

qu’il gardera ancrée en lui pour toujours… »


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